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LES MERVEILLEUX VOYAGES DE ROBERTO-PART 1 
 
 
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1. LE ROI EST LOVE LOVE

 
 
 
 
TITRE : LES MERVEILLEUX VOYAGES DE ROBERTO ET MISS MARYL 
 
 
Dans 
 
« Le Roi est love love » 
1-ième épisode 
 
ROBERTO 
LE COMTE 
SYLVESTRE 
MISS MARY 
LE COMMISSAIRE DE LA CIGOGNE 
 
 
 
LIEU : La grande salle du château de Maison-du-Bois doré (Midi de la France) 
 
 
Auteur : Emilien CASALI 
Genre : Comédie Fantastique 
 
EPISODE 1 : « LE ROI EST LOVE LOVE (2008)) (5 personnages) 
 
Les épisodes 1 à 25 (Tome 11) sont extraits de la série intégrale « Les Merveilleux Voyages de Roberto et Miss Maryl » comprenant 78 épisodes. 
S’agissant également de la « série 11 » qui regroupe 16 pièces de théâtre écrites entre 2008 et 2009 d’après la mini-série théâtrale « RETOUR A MEMORIES » 
 
PROTECTION SACD (Société des Auteurs Compositeurs Dramatiques) 
Emilien CASALI  
Email : casali-emilien1@orange.fr 
 
http://emiliencasali.populus.ch/ 
http://compballadins.populus.ch/ 
http://biblioscolaire.populus.ch/ 
 
 
 
PROLOGUE 
 
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS, ROBERTO 
 
 
Un nuage de fumée se dissipe… 
 
L’action se déroule dans la grande salle du château… Monsieur le Comte de la Bouche-en-Biais entre, la canne à la main, vêtu de son traditionnel peignoir marron; celui-ci est accompagné de Roberto qui porte son grand chapeau noir sur la tête et une petite cloche en pendentif.  
 
LE COMTE, tient sa canne à la main 
I like your eyes, ma colombe ! I like your eyes, ma colombe ! Voyez cela, Roberto, voyez comme je progresse très bien en anglais. Je retiens toutes les phrases que vous m’avez apprises ce matin. What a wonderful world !  
 
ROBERTO, le salue avec son chapeau à la manière d’un mousquetaire 
Bientôt, vous serez un homme comblé, Monsieur le Comte.  
 
LE COMTE 
Je ne vous le fais pas dire, mon ami. I am very happy ! Ce soir, ma jolie colombe ne résistera pas à mon charme « so british »  
 
ROBERTO, le salue avec son chapeau à la manière d’un mousquetaire 
All right, Monsieur le Comte, all right !  
 
LE COMTE, frappe légèrement sur l’épaule de Roberto à l’aide de sa canne 
Poursuivez, Roberto, poursuivez… il faut que je maîtrise parfaitement la langue de Shakespeare pendant le dîner. Please, please, please !  
 
ROBERTO 
Reprenons tout depuis le début si vous le voulez bien : you are beautiful, ma colombe.  
 
LE COMTE, répète plusieurs fois la phrase l’air très enjoué  
You are so beautiful, ma colombe… you are so beautiful, ma colombe… you are so beautiful, ma colombe… (Il frappe légèrement sur l’épaule de Roberto à l’aide de sa canne) Poursuivez, Roberto, poursuivez…  
 
ROBERTO 
You are the sunshine of my life, ma colombe.  
 
LE COMTE, toujours très enjoué 
You are the sunshine of my life, ma colombe… you are the sunshine of my life, ma colombe… (Il frappe légèrement l’épaule de Roberto avec sa canne) Poursuivez, poursuivez… nous y sommes presque…  
 
ROBERTO 
You are a little strawberry, ma colombe. 
 
LE COMTE 
You are a little strawberry, ma colombe.  
 
ROBERTO 
You are a nice bird, ma colombe. 
 
LE COMTE 
You are a nice bird, ma colombe… 
 
LE COMTE, frappe sur le sol avec sa canne 
Revenons à la question cruciale, je vous prie. Comment est-ce déjà ? Please, please, please ! Eclairez-moi ! (Il claque du doigt) 
 
ROBERTO 
Do you love me, do you want me, do you need me, ma colombe ?  
 
LE COMTE 
Do you love me, do you want me, do you need me, ma colombe ?  
 
ROBERTO 
Do you want to marry me, my little bird?  
 
LE COMTE 
Stop it now ! C’est parfait, parfait, parfait, very good ! La belle n’aura d’yeux que pour moi « to night ». Think you pour ce cours d’anglais. Good bye, Mister, good bye !  
 
ROBERTO, le salue avec son chapeau à la manière d’un mousquetaire 
Tout le plaisir est pour moi, Monsieur le Comte. See you… 
 
LE COMTE 
Un instant ! Une dernière petite phrase pour la route. Please, please, please ! J’ai tellement besoin d’encouragement ces temps-ci. Voulez-vous bien flatter mon être tout entier. 
 
ROBERTO, le salue avec son chapeau à la manière d’un mousquetaire 
You are the king of the world, Monsieur le Comte. 
 
LE COMTE 
I am the king of the world. So good ! So good !  
ROBERTO, le salue avec son chapeau à la manière d’un mousquetaire 
You feel good, Monsieur le Comte. 
 
 
LE COMTE 
I feel good ! So good ! So good ! 
 
ROBERTO 
Lorsque Lady Jane vous entendra prononcer ces nombreuses phrases en anglais, je suis persuadé que celle-ci ne pourra résister à votre charme, Monsieur le Comte.  
 
LE COMTE 
En êtes-vous vraiment certain, Roberto ?  
 
ROBERTO 
Naturellement, Monsieur le Comte. 
 
LE COMTE 
Serai-je en mesure de tenir convenablement une conversation en anglais pendant le dîner, Roberto ?  
 
ROBERTO, le salue avec son grand chapeau 
You’re simply the best, Monsieur le Comte.  
 
 
 
LE COMTE 
J’ai perdu suffisamment d’année comme cela, comprenez-vous. De nos jours, il faut impérativement se mettre à la page. L’anglais est une langue indispensable pour traiter en affaires, you know ?  
 
ROBERTO 
C’est bien pour cette raison que je vous donne des cours, Monsieur le Comte.  
 
LE COMTE 
Votre niveau est excellent. A quand remonte vos premiers pas dans l’apprentissage de l’anglais ?  
 
ROBERTO 
C’était au collège, Monsieur le Comte… en sixième très exactement…  
 
Le téléphone sonne. 
 
LE COMTE 
Alors comme cela, vous avez débuté l’anglais en sixième.  
 
ROBERTO 
Hélas, ce fut ma première et ma dernière année d’apprentissage… vous savez… mon anglais est tout ce qu’il y a de plus basique… rudimentaire… 
 
Le téléphone sonne. 
 
LE COMTE 
Votre anglais est sensationnel. Il regorge de mots merveilleux qui vont éblouir l’âme de ma belle colombe, sans parler du mien.  
 
ROBERTO, secoue sa petite cloche en pendentif 
Le téléphone sonne, Monsieur le Comte.  
 
LE COMTE 
Qui ? Que ? Quoi ? Comment ça ?  
 
ROBERTO, secoue sa petite cloche en pendentif 
Je crois bien que Mademoiselle se languit de vous ?! Le moment de vérité approche…  
 
LE COMTE, sort le téléphone de sa poche 
I am the king of the world ! So good ! Vous pouvez quitter le château à présent, je n’ai plus besoin de vous. Adieu, Monsieur !  
 
ROBERTO 
C’est qu’il vous faudra encore plusieurs mois pour bien maîtriser cette langue... 
 
LE COMTE 
J’ai dit : adieu, Monsieur !  
 
ROBERTO 
Comment cela : adieu ? Mon cours d’anglais n’est pas terminé.  
 
LE COMTE 
Je suis parfaitement au point. Je saurai me débrouiller sans vous.  
 
ROBERTO 
Je pense que c’est un peu précipiter les choses. 
 
LE COMTE 
Adieu, Monsieur Roberto. Vous pouvez quitter le château. Je n’ai plus besoin de vous.  
 
ROBERTO 
Vous me mettez déjà à la porte ? 
 
LE COMTE 
A notre retour dans le Midi de la France, il était convenu que vous et vos compagnons séjourniez au château pendant deux jours, le temps pour moi de faire une remise à niveau en anglais, après quoi vous débarrassiez le plancher. Vous ne pensiez quand même pas vous installer chez moi jusqu’à la « saint glinglin ». (Le téléphone sonne toujours) Excusez-moi, j’ai un appel urgent. Good luck, Roberto. Que Dieu vous bénisse ! 
 
ROBERTO, le salue avec son chapeau à la manière d’un mousquetaire 
Que les étoiles éclairent votre chemin ! (Il sort)  
 
LE COMTE, répond au téléphone 
« Christophe Rodolphe Charles Henri… Allo, oui, j’écoute ! Quelle surprise ! How are you, Lady Jane ?... ce n’est qu’une toute petite entrée en matière… c’est que j’ai considérablement progressé, croyez-moi… et ce n’est rien à coté de ce qui vous attend « to night »… évidemment que nous dînons toujours ensemble aux chandelles… c’est cela même, ma joli colombe… mais non, mais non, tout va bien, ne vous en faites pas… il y a juste que j’ai fort à faire depuis que mon château s’est posé au sol… une vie nouvelle m’attend… les affaires aussi… eh oui, encore et toujours les affaires… et puis, vous savez… ce soir-là, ce fut un tel soulagement pour moi que de reprendre le cour de mon ancienne existence… quoique les temps ont bien changé… nous sommes au 21ième siècle à présent… la technologie et les relations humaines sont différentes… tout à évolué si vite… mais enfin, il faut s’adapter à notre monde, n’est-ce pas… autrefois n’est plus qu’un vague souvenir pour moi… aujourd’hui, je suis le même chemin que Christophe Colombo : je pars en quête de l’avenir !… et c’est en votre compagnie que j’ai choisi de poursuivre ma quête du nouveau monde… quant à notre première rencontre, ce fut comme une révélation pour moi… nous en reparlerons pendant le dîner si vous le voulez bien… évidemment que nous serons en tête à tête… n’ayez crainte, mes trois compagnons d’infortune ne seront plus là pour nous déranger… je viens tout juste de les congédier… enfin, nous allons pouvoir savourer des instants de plaisir comme une tranche de vie irréelle… c’est cela même, le rendez-vous est pris pour ce soir… bye ! Bye ! See you later, ma colombe… (Puis il range son portable dans la poche de son peignoir) Yes, i feel good ! So good ! So good !  
 
 
FIN DU PROLOGUE 
 
 
--------------- 
 
 
 
ACTE 1 / SCENE 1 
 
 
LE COMTE, SYLVESTRE 
 
 
SYLVESTRE, surgit en chantant un parapluie à la main, une cloche autour du cou, une casquette jaune sur la tête et une sacoche en bandoulière 
« I'm singing in the rain, just singing in the rain.What a glorious feeling, I'm happy again.  
 
LE COMTE 
Que me vaut ce plaisir, Monsieur Sylvestre ?  
SYLVESTRE, retire sa casquette jaune et le salue à la manière d’un mousquetaire « avé » l’accent du midi de la France 
« I’ve got the beast inside to day ! » Bonjour Monsieur le Comte ! La vie est belle ?  
 
LE COMTE 
J’irai beaucoup mieux quand vous aurez quitté mon château définitivement.  
 
SYLVESTRE, salue le Comte à la manière d’un mousquetaire 
Il parait que vous progressez de jour en jour en anglais !? Toutes mes félicitations, Majesté ! All right !  
 
LE COMTE, très ému 
En effet, ce cours de sixième m’a donné beaucoup de satisfaction. Mais qui vous a dit quoi ?  
 
SYLVESTRE 
Vous donnez votre langue au chat, Majesté ? 
 
LE COMTE 
Je suis sûr que c’est Roberto qui vous a mis au courant… qui d’autre ? Ce dernier vous a-t-il également fait part de mes vœux ?  
 
SYLVESTRE 
En vérité, c’est mon petit doigt qui me l’a dit. « So good ! So good ! I got you ! »  
 
LE COMTE 
Je souhaiterais que vous preniez la porte sur le champ.  
 
SYLVESTRE 
Tranquille, Majesté, tranquille ! Ce n’est pas avec vous que je souhaite m’entretenir, mais plutôt avec votre jardinier. 
 
LE COMTE 
Monsieur Patrick est occupé à préparer le dîner eux chandelles. 
 
SYLVESTRE 
Monsieur Patrick ne jardine plus ?  
 
LE COMTE 
Mon jardinier a plusieurs fonctionnalités, voyez-vous : quand il n’est pas au jardin, il est en cuisine et quand il n’est pas en cuisine, il est dans les chambres, et quand il n’est pas dans les chambres, il est dans le living room.  
 
 
SYLVESTRE 
Conclusion : votre jardinier porte quatre tabliers. Il me fait penser à la « fée des logis » qui nettoie, dégraisse, parfume et adoucit. Un produit « quatre en un » qui rend la vie agréable à la ménagère. Il va finir par chopper des crampes.  
 
LE COMTE, lui botte les fesses 
Je ne vous supporterai pas une minute de plus dans mon château. Dehors, je vous prie ! Et que ça saute !  
 
SYLVESTRE 
J’aurai dû m’en douter. Quel idiot, mais alors quel idiot ! Roberto m’avait pourtant prévenu que Sa majesté était très chatouilleuse aujourd’hui. J’ai tout de même pris le risque de venir vous voir. « I’ve got the beast inside»!  
 
LE COMTE 
Oser venir m’affronter en ce jour béni par Aphrodite… je ne vous le pardonnerai jamais, Sylvestre. En garde ! (Il le menace avec sa canne comme un mousquetaire) Si je vous touche je fais mouche !  
 
SYLVESTRE, sort un vaporisateur de sa sacoche 
Rira bien qui rira le dernier, Majesté ! Moi aussi je possède une arme de dissuasion contre les grincheux de votre espèce. (Il presse deux fois sur son vaporisateur et asperge le Comte qui s’immobilise aussitôt) C’est ce qui s’appelle « Touché coulé » ! (Puis il range le vaporisateur dans sa sacoche) Et maintenant, vous allez m’écouter attentivement. Ce n’est pas le moment de vous débiner. Si je viens me confesser auprès de vous, c’est qu’il en va de mon honneur. Cette après-midi, ma belle sirène s’en revient de Kazanlak les yeux remplis d’amour et les bras chargés d’espoir. (Puis il lui souffle quelques mots à l’oreille) Alors, il va falloir que je sois à la hauteur… il va falloir que je sois digne d’un gentleman… il va falloir aussi que je mérite sa confiance… (Il baisse la voix ensuite) La bête me colle si bien à la peau que je ne saurai la décevoir…  
 
 
FIN DE LA SCENE 1 
 
 
--------- 
 
 
ACTE 1 / SCENE 2 
 
 
MISS MARYL, LE COMMISSAIRE DE LA CIGOGNE, LE COMTE, SYLVESTRE 
 
 
Sylvestre parle à voix basse à Monsieur le Comte (immobilisé) 
 
MISS MARYL, sort de la cuisine avec le commissaire, bras dessus bras dessous 
Monsieur le Comte est occupé, Commissaire.  
LE COMMISSAIRE, se dirige vers la chambre 
Rien ne presse, Miss Maryl, je repasserai plus tard.  
 
MISS MARYL 
Tout à l’heure, je vous ai pris pour un rôdeur. 
 
LE COMMISSAIRE  
Seule la bête curieuse rôde autour des maisons. Pour ma part, je me contente simplement de flâner dans l’allée des roses.  
 
MISS MARYL 
Mais hélas, les roses ne poussent plus en automne.  
 
LE COMMISSAIRE 
Ce matin, quelqu’un a planté une jolie rose dans le jardin. C’est curieux, vous ne trouvez pas ? L’odeur qu’elle dégage me poursuit encore.  
 
MISS MARYL 
Venant de la part d’un jardinier aussi talentueux que Monsieur Patrick, je ne trouve rien d’étonnant à cela. Sans doute a-t-il voulu mener une expérience de bon matin à la demande expresse de Christophe Rodolphe « et j’en passe » !?  
 
LE COMMISSAIRE 
Ce n’est pas Monsieur Patrick qui a planté la rose.  
 
MISS MARYL 
Qui d’autre ? C’est le seul jardinier que je connaisse.  
 
LE COMMISSAIRE 
La fée des logis se trouvait dans les chambres ce matin. Il s’agit de quelqu’un d’autre… d’une ancienne connaissance pour ne rien vous cacher…  
 
MISS MARYL 
La bête curieuse semble posséder un très bon flair ?!  
 
LE COMMISSAIRE 
Elle rôde autour des maisons et enregistre chaque faits et gestes. A propos, comment va Monsieur Roberto ?  
 
MISS MARYL 
Mon compagnon se porte à merveille.  
 
LE COMMISSAIRE 
La bête serait tellement ravie de le rencontrer à nouveau.  
 
MISS MARYL 
Vous connaissez Roberto.  
 
LE COMMISSAIRE 
Notre première rencontre remonte à l’époque où je menais une enquête concernant le vol des titres de propriété de Monsieur le Comte. Aujourd’hui,  
c’est de l’histoire ancienne. 
 
MISS MARYL 
Et quelle enquête menez-vous à présent ?  
 
LE COMMISSAIRE 
J’enquête sur la disparition de ma femme. D’après les rumeurs, celle-ci aurait élu domicile au château. Conformément à notre contrat de mariage, il est stipulé que : « l’épouse ne doit jamais quitter son domicile conjugal sans la permission de son mari… l’épouse ne doit jamais respirer l’air qui l’entoure lorsque son mari s’absente du domicile, l’épouse devra retenir sa respiration jusqu’au retour de son mari… l’épouse ne doit jamais posséder d’argent sur elle, le mari étant le seul à pouvoir gérer l’argent du ménage… l’épouse ne doit jamais ouvrir la bouche quand son mari regarde un match de football, quand il est seul à table ou bien avec ses invités, quand il prend une douche, quand il dort… »  
 
MISS MARYL 
Décidemment, ces Asiatiques, ils sont toujours à la pointe de la technologie! Elle  
fonctionne avec des piles ?  
 
LE COMMISSAIRE 
La bête n’a pas besoin d’utiliser de piles pour que son épouse marche droit, la bête pose les pieds sur la table et se contente de claquer du doigt. Le service se fait aussitôt.  
 
Le commissaire et Miss Maryl rentrent dans la chambre. Miss Maryl secoue la 
cloche qu’elle porte en pendentif… 
 
 
FIN DE LA SCENE 2 
 
 
----------------- 
 
 
ACTE 1 / SCENE 3 
 
LE COMTE, SYLVESTRE 
 
 
LE COMTE, renifle Sylvestre  
“You are my love, you are my sun, you are my heart, ma Colombe!” (Il aperçoit  
Sylvestre) Vous êtes encore là, Sylvestre ? (Il le repousse) Fichez-moi la paix !  
 
SYLVESTRE, lève le doigt 
Une dernière faveur, Majesté. Je voudrais que « la fée des logis » me conseille à propos de l’arrosage d’une jolie rose que je viens de planter dans votre jardin. Ce n’est pas n’importe qu’elle fleur à mes yeux, je la réserve à l’élue de mon cœur.  
 
LE COMTE, lui tire l’oreille 
Vous avez planté une rose dans mon jardin sans me demander la permission ? Je considère cela comme un nouvel affront de votre part.  
 
SYLVESTRE 
Il faut bien que je m’occupe pendant le cours d’anglais. Passer d’un cours de sixième à un cours de troisième, ça risque de prendre une éternité. Je n’ai pas que ça à faire ? Je ne vous cacherai pas non plus que depuis mon retour en Languedoc, je m’ennuie à mourir. La vie de château n’est pas faite pour moi. J’ai besoin d’action. « I’ve got the beast inside! »  
 
LE COMTE 
Vos angoisses vous appartiennent, Sylvestre.  
 
SYLVESTRE, s’agrippe à son peignoir  
Je ne vais tout de même pas rester ici à me tourner les pouces. Vous savez bien  
que l’oisiveté est mère de tous les vices. 
 
LE COMTE, le repousse 
Raison de plus pour aller voir ailleurs si j’y suis. Adieu, Monsieur ! 
 
SYLVESTRE, s’agrippe à son peignoir 
Never can say good bye, Mister Count ! 
 
LE COMTE, repousse Sylvestre avec sa canne 
Je vous demande pardon ?  
 
SYLVESTRE, s’agrippe à son peignoir 
C’est impossible, je ne peux pas m’en aller sans elle. Si j’ai planté une rose dans  
votre jardin, c’est pour la bonne cause, comprenez-vous ?  
 
LE COMTE, siffle en se bouchant les oreilles 
Je ne veux plus rien savoir. Dehors !  
SYLVESTRE, s’agenouille devant le Comte en s’agrippant à son peignoir 
La rose est destinée à la plus belle d’entre les belles, celle qui fit chavirer mon cœur à la fin du siècle dernier et qui ne va pas tarder à faire son retour pour les beaux yeux de son Roméo… à en juger par le E.mail que je viens de recevoir dans  
ma boite aux lettres. La bête va mettre tous mes sens en émoi.  
 
LE COMTE 
Une femme vous tourne autour ? C’est bien ce que je disais, plus rien ne vous  
retient ici. Mes hommages à Madame !  
 
SYLVESTRE, agrippé à son peignoir 
C’est bien plus qu’une femme : c’est une bête d’amour ! N’en déplaise à quiconque, je prendrai « blonde » pour épouse ! Mienne, elle sera mienne, m’entendez-vous !  
 
SYLVESTRE, toujours agrippé à son peignoir 
Cette fois-ci, je vous défends de la toucher, Monsieur le Comte, je vous défends de l’effleurer du bout des doigts, de renifler sa chevelure d’or, de la dévisager du coin de l’œil, de lui susurrer des mots à l’oreille. J’en ferai tout spécialement mon affaire. La bête déchaîne en moi beaucoup trop de passions. Don’t touch my wife ! 
 
LE COMTE, lui tape légèrement sur l’épaule avec sa canne 
Vous sous-entendez par là que je la connais ? 
 
SYLVESTRE 
Elle est connue comme le loup blanc. Vous savez très bien de qui je veux parler. « Chasse gardée », mon Seigneur ! 
 
LE COMTE 
Mais qui donc est cette bête d’amour qui déchaîne tant de passions chez vous ? Je ne vois vraiment pas !? Et puis, je m’en contrefiche. Sortez !  
 
SYLVESTRE 
Autrefois, ses yeux revolver vous clouaient au sol. « Do you remember, Mister Count ! » She’s a beautiful girl ! Elle viendra se jeter dans mes bras « To night ». « Don’t touch my wife », sinon je vous mords !  
 
LE COMTE 
Une chose est sûre, vous la rencontrerez hors de ses mûrs. Il n’est pas question que cette sale bête mette les pieds chez moi. Je souhaite dîner en paix avec ma future femme « To night ». 
 
SYLVESTRE 
C'est-à-dire qu’elle fera son apparition en tout début d’après-midi et que c’est moi et rien que moi qui me chargerai de son accueil. Trop tard, Mister Count, je ne peux plus faire marche arrière, je dois absolument lui témoigner mon amour. Ce genre d’occasion ne se présente qu’une seule fois dans une vie, do you understand ? 
 
LE COMTE 
I don’t understand you! Pas question qu’elle s’installe dans mon château ?  
 
SYLVESTRE 
Ne vous inquiétez pas, mon Seigneur, elle ne vous dérangera pas longtemps. Elle fera juste un extra pour un soir. Je ne pense pas que la fée des logis puisse assumer à elle seule les préparatifs du dîner aux chandelles. Il lui faut du renfort.  
 
LE COMTE 
J’ai assez entendu de bêtises pour aujourd’hui. La porte !  
 
SYLVESTRE, sort le vaporisateur de sa sacoche qu’il pointe sur le Comte 
En joue, Monsieur le Comte !  
 
LE COMTE, le Comte le menace avec sa canne 
En garde !  
 
SYLVESTRE, presse deux fois sur son vaporisateur et asperge le Comte qui s’immobilise aussitôt 
« Tel est pris qui croyait prendre, Majesté ! » (Puis il lui souffle quelques mots à l’oreille) Moi aussi, je lui donnerai tous les bateaux, tous les oiseaux, tous les soleils… personne ne se mettra plus jamais en travers de ma route. (Il baisse la voix ensuite) La bête m’appartient corps et âme, you understan me, my lord ?  
 
 
 
FIN DE LA SCENE 3 
 
 
----------- 
 
 
ACTE 1 / SCENE 4 
 
 
ROBERTO, LE COMTE, SYLVESTRE 
Sylvestre parle à voix basse à Monsieur le Comte (immobilisé) 
 
ROBERTO, surgit avec son grand chapeau noir 
Hello, Sylvestre ! Qu’avez-vous fait là ?  
 
SYLVESTRE 
J’ai simplement fait appel à mon vaporisateur. Il s’agit d’un eupho-Paralysateur qui possède deux fonctions : en pressant une fois, on euphorise le sujet et lorsque l'on presse deux fois, on paralyse le sujet; son effet n'agit que temporairement, hélas. Le sujet recouvre toutes ses facultés ensuite. (Il range le vaporisateur dans sa poche) Ca par exemple ! Ne me dites pas que c’est vous, monsieur le baladin ? J’étais persuadé que vous aviez levé l’ancre. Il faut partir maintenant que la mer est calme.  
 
ROBERTO 
Je ne pars plus, Sylvestre… du moins… je m’éclipse sans vraiment m’éclipser.  
 
SYLVESTRE 
Ça tombe bien, moi non plus. Je parie que vous êtes au courant pour sa venue ?  
 
ROBERTO 
La bête a repris du service. Monsieur le Comte a du souci à ce faire.  
 
SYLVESTRE 
Moi aussi, je vais avoir beaucoup du souci à me faire si vous restez encore ici. Un  
conseil : partez tant qu’il est encore temps… partez avant que je vous morde.  
 
ROBERTO 
Vous ne comprenez pas que… à la seconde même où je vous parle, la bête rôde autour du château. Je vous assure que c’est la vérité, je l’ai reconnue ! La bête est toujours aussi curieuse. Elle n’a pas perdu son flair. 
 
SYLVESTRE, s’adressant au public 
Elle est arrivée plus tôt que prévu et le bougre l’a reconnue. Ça me pose un souci, en effet. Je crois bien que je vais mordre pour de bon. (Puis il s’adresse à Roberto) La venue de la bête au château vous excite beaucoup trop, Roberto.  
Alors, quand c’est comme ça, il faut s’éloigner de la tentation.  
 
ROBERTO 
Sa venue chamboule tous mes plans. Savez-vous où se trouve Miss Maryl qui ignore vraiment ce dont la bête est capable ?  
 
SYLVESTRE 
Je ne ferai pas cette bêtise à votre place, Miss Maryl ne mérite pas qu’on l’abandonne pour aller faire « joujou » avec une bête.  
 
ROBERTO 
Je ne compte pas l’abandonner pour aller faire « joujou » avec la bête. Je veux juste la protéger contre la bête. Ce n’est pas tout à fait la même chose. 
 
SYLVESTRE 
« I’ve got the beast inside! ”  
 
ROBERTO 
Elle ne doit pas rester dans l’ignorance.  
 
SYLVESTRE 
Vous avez raison, la franchise est la base de tout dans un couple.  
 
ROBERTO 
Il en va de notre bonheur. 
 
SYLVESTRE  
Il en va surtout du mien.  
 
ROBERTO 
Je dois lui dire toute la vérité et rien que la vérité sur cette vilaine bête qui nous  
a causé des soucis dans le passé. 
 
SYLVESTRE 
Vous parlez pour vous, Roberto. Moi, je m’entendais plutôt bien avec « elle »… jusqu’au jour où vous vous êtes pointé dans ma vie et que vous avez tout gâché. Monsieur le Comte a aussi sa part de responsabilité dans cette histoire.  
 
ROBERTO 
La bête m’accusait d’un délit que je n’avais pas commis.  
 
SYLVESTRE 
Je vous signale que c’est vous qui l’avez allumée le premier. Vous avez tourné autour d’elle alors que vous étiez sensé vous fiancer le jour même.  
 
ROBERTO 
Je voulais sauver mes fiançailles en l’empêchant de commettre un autre délit.  
 
SYLVESTRE 
Ce n’est pas la peine de remuer le couteau dans la plaie. Je m’en souviens comme si c’était hier. Il n’empêche que c’est Monsieur le Comte qui a tiré son épingle du jeu. Et dire que le délit fut commis sous mes yeux.  
 
ROBERTO 
C’est un détail de l’histoire que j’ignorais.  
 
SYLVESTRE 
Ça m’a fait beaucoup de peine. A l’époque où remontent les faits, vous et monsieur le Comte me faisiez de l’ombre, je n’avais jamais mon mot à dire. Seulement maintenant, c’est fini, j’en fais tout spécialement mon affaire. 
 
ROBERTO 
Vous ne pouvez pas agir sans moi, Sylvestre. 
 
SYLVESTRE 
Désolé, je suis le premier sur le coup. « I’ve got the beast inside! »  
 
ROBERTO 
Vous prenez un risque. Nous savons de quoi cette bête est capable. Je tiens à m’en occuper personnellement.  
 
SYLVESTRE, asperge Roberto avec son vaporisateur en pressant une fois 
Don’t touch my wife ! Et maintenant, éclipse-toi, mon coco ! Et que je ne te vois  
plus jamais rôder autour de la bête. Right !  
 
ROBERTO, chante comme un ténor et danse dans l’espace 
« Nella vita c’é un tesoro que si chiama l’armonia,  
Un momento que mi piace, un momento d’amore 
Io vole vole vole nel cielo blu é respiriamo la liberta  
Nello spacio senza fine vediamo la pace del cuore »  
 
 
Roberto retire son chapeau, salue l’assemblée et sort. Un nuage de fumée envahit les lieux… 
 
FIN DE LA SCENE 4 
 
FIN DE L’ACTE 1 / FIN DU PREMIER EPISODE 

 

(c) emilien casali - Créé à l'aide de Populus.
Modifié en dernier lieu le 10.09.2019
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