7. SOUVIENS-TOI, MY LADY HEROINE
TITRE : LES MERVEILLEUX VOYAGES DE JULIETTE ET MISS MARYL
Dans
« Souviens-toi, my Lady Héroïne »
7-ième épisode
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS
LE COMMISSAIRE DE LA CIGOGNE
MAMOUZELLE
SYLVESTRE
AUGUSTIN
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS
DJ MAX’AIME
JULIETTE
LIEU : La grande salle du château de Maison-du-Bois doré (Midi de la France) – L’auberge de la licorne
Auteur : Emilien CASALI
Genre : Comédie Fantastique
EPISODE 7 : « SOUVIENS-TOI, MY LADY HEROÎNE » (2008) (8 pers)
Deuxième partie de la pièce du même titre: Souviens-toi, my lady héroïne »
Les épisodes 1 à 25 (Tome 11) sont extraits de la série intégrale « Les Merveilleux Voyages de Roberto et Miss Maryl » comprenant 78 épisodes.
S’agissant également de la « série 11 » qui regroupe 16 pièces de théâtre écrites entre 2008 et 2009 d’après la mini-série théâtrale « RETOUR A MEMORIES »
PROTECTION SACD (Société des Auteurs Compositeurs Dramatiques)
Emilien CASALI
Email : casali-emilien1@orange.fr
http://emiliencasali.populus.ch/ - http://compballadins.populus.ch/
http://biblioscolaire.populus.ch/
PROLOGUE
LE COMTE, LE COMMISSAIRE DE LA CIGOGNE
Un nuage de fumée se dissipe…De nos jours...
L’action débute dans la grande salle du château de Maison-du-Bois doré situé quelque part dans le midi de la France en fin d’après-midi…
L’ambiance est à la fête (ambiance discothèque) :
Une énorme boule brillante est suspendue au plafond ; des spots éclairent la grande salle décorée avec des ballons de toutes les couleurs, des guirlandes, des paillettes, etc…
LE COMTE, entre, vêtu de son inséparable peignoir marron, une canne à la main, suivi du Commissaire de la Cigogne
Je ne veux pas savoir qui vous êtes, Monsieur. Sortez d’ici ! J’ai un rendez-vous important « to night » !
LE COMMISSAIRE, se dirige vers le bar et se sert un verre de vin
Votre nouvelle conquête est exceptionnelle, parait-il ? Est-il vrai que vous comptez lui demander sa main pendant le dîner aux chandelles ?
LE COMTE, se sert un verre de vin à son tour
Je vois que vous êtes bien renseigné. Eh bien, figurez-vous que depuis mon Grand retour en Languedoc, Lady Jane a redonné un nouveau sens à ma vie. Je compte l’épouser prochainement « pour le meilleur et pour le pire ». Ainsi soit-il, my lord !
LE COMMISSAIRE, lève son verre
Toutes mes félicitations, Majesté ! A vos amours !
LE COMTE
« To night », je serai un homme comblé. « So good ! So good ! I’ve got you ! »
LE COMMISSAIRE, faisant allusion à la bouteille de vin
De même que votre « Champinelle Maison » a conservé toute sa saveur.
A votre santé !
LE COMTE, chante tout en trinquant avec le Commissaire
« To night, my love, tonight…”
LE COMMISSAIRE
Je vois que Monsieur le Comte est toujours aussi inspiré.
LE COMTE, trinque avec le Commissaire
« Oh, my love… my darling… my little bird… Do you want to marry me?»
LE COMMISSAIRE, faisant allusion à son peignoir
Monsieur le Comte a-t-il l’intention de demander la main de sa douce et tendre en costume de nuit ?
LE COMTE
« Are you lonesome to night… are you lonesome to night…”
LE COMMISSAIRE
Monsieur le Comte a-t-il l’intention de se présenter devant sa bien aimée vêtu de la sorte ?
LE COMTE
Qui ? Que ? Quoi ? Je vous demande pardon ?
LE COMMISSAIRE
Vous n’avez pas quitté ces oripeaux depuis la dernière fois que je vous ai vu. Cela remonte à très longtemps, d’ailleurs… vous ne voyez pas qui
je suis ?
LE COMTE, se déhanche comme un rocker
Oripeaux, dites-vous, oripeaux ! Figurez-vous qu’il s’agit là d’une pièce de collection rarissime achetée à un prix d’or lors d’une vente aux enchères à Memphis « United state » et ayant appartenu au « King », you know ? Certes, il est vrai que j’ai un mal fou à m’en séparer, mais que voulez-vous, à l’idée de savoir que le « King » a sué de toutes ses entrailles sous ce peignoir, cela me donne du « peps » pour affronter la
vie et les combats de chaque jour !
LE COMMISSAIRE, chante et se déhanche à son tour comme un rocker
« Because i love you to much babe !”
LE COMTE, chante et se déhanche comme un rocker
“ You are a sun shine of my life ”
LE COMMISSAIRE, chante et déhanche comme un rocker
“She loves you ! She loves you ! ”
LE COMTE, chante et se déhanche comme un rocker
“Twist and shout ! ”
LE COMMISSAIRE, chante et déhanche comme un rocker
“Yes i love you my Little bird… bird… bird… bird… bird… bird… bird…”
LE COMTE
Ça suffit ! Dehors !
LE COMMISSAIRE
C'est-à-dire que je commence tout juste mon enquête, Mister Count.
LE COMTE
Quelle enquête ? Je regrette… une autre fois, j’ai à faire…
LE COMMISSAIRE
Vous ne voyez vraiment pas qui je suis, Monsieur le Comte de la Bouche-En-Biais ? Souvenez-vous : au siècle dernier, on s’est rencontrés à l’auberge de la Licorne dans le cadre de l’affaire « Champinelle ». A l’époque, l’un de vos plus fidèles compagnons vous avait dérobé vos titres de propriété viticole et c’est moi qui étais en charge de l’enquête. Vous donnez votre langue au chat ?
LE COMTE, fait le va et vient
Qui vous a autorisé à pénétrer dans mon château sans ma permission ? Si vous ne sortez pas d’ici immédiatement, je porte plainte pour violation de domicile.
LE COMMISSAIRE, déguste le vin dans un grand verre à pied
Vous n’en ferez rien. Je suis en charge d’une nouvelle enquête, voyez-vous… vous ne voyez toujours pas qui je suis, Christophe Rodolphe
David Miguel Charles Henri Nicolas « et j’en passe » ?
LE COMTE
Je sais parfaitement qui vous êtes, « Commissaire de la Cigogne ».
LE COMMISSAIRE
Je vois que vous avez conservé votre mémoire.
LE COMTE
Je ne devais plus jamais entendre parler de vous après l’affaire « Champinelle ».
LE COMMISSAIRE
Parfois, la bête curieuse ressurgit du passé pour remuer le couteau dans la plaie. (Il lève son verre) A votre santé, Majesté !
LE COMTE, se sert un verre de vin d’un un grand verre à pied
C’est bien la preuve qu’il n’est point facile de se débarrasser de la mauvaise herbe. Serais-je maudit ?
LE COMMISSAIRE, s’agenouille devant le Comte et se saisit de son peignoir
Pourtant, j’ai cherché à me faire oublier de vous « durant dix ans de chaînes sans voir le jour au sein d’une prison ». Combien de nuits entières me suis-je agenouillé dans ma cellule pour prier afin de me faire racheter de vous ! Combien de fois ai-je prié pour que l’honneur vous soit rendu ! Combien de fois me suis-je cogné la tête contre les barreaux de mon lit pour de me repentir ! Je priais… priais… priais… mais rien n’y faisait… votre visage était imprimé en moi telle une tâche résistante qui se colle sur votre T-shirt… une tâche que l’on fait disparaître seulement à l’aide d’un paquet de lessive qui lave plus blanc que blanc…
LE COMTE, les larmes aux yeux
Vous avez failli me ruiner cette année-là en voulant me dérober mes
titres de propriété viticole.
LE COMMISSAIRE, agrippé à son peignoir
Je vous demande pardon, Monsieur le Comte. Plus jamais je ne recommencerai. i’m very… very… very sorry « today » !
LE COMTE, les larmes aux yeux
Ce soir-là, ma fiancée m’abandonna à tout jamais à cause de vous. Mon cœur en fut transpercé à jamais.
LE COMMISSAIRE, agrippé à son peignoir
Quelle tristesse ! Je suis sincèrement désolé. Je ne cherchais pas à vous mettre en peine.
LE COMTE
Et dire… et dire qu’avant Juliette, je n’avais jamais éprouvé autant d’amour pour une femme.
LE COMMISSAIRE, agrippé à son peignoir
Elle était si jolie dans sa robe à fleurs ! Combien de fois ai-je prié dans ma cellule pour que la belle « Juliette for ever » vous soit rendue clé en main !
LE COMTE, s’agenouille
Et dire… et dire… et dire qu’après Juliette, plus aucune femme ne m’a donné autant de satisfaction.
LE COMMISSAIRE
Quelle tristesse ! Vraiment quelle tristesse !
LE COMTE, s’agenouille
Oh, my lady Héroïne ! Do you remember that first ? Do you remember, my lady héroïne… souviens-toi : nous prenions le temps de vivre… nous prenions le temps d’aimer… nous prenions le temps de penser… I can get no satisfaction to day !
LE COMMISSAIRE, se relève
L’heure n’est plus à la nostalgie, camarade ! Je vous ordonne de vous ressaisir immédiatement ! Je vous rappelle que nous sommes à quelques heures de votre dîner aux chandelles. Un peu de cran, s’il vous plait !
LE COMTE, se relève
Vous faites bien de me rappeler à mon devoir de futur époux. Merci pour vos encouragements. Et maintenant, vous m’excuserez… j’ai à faire… hélas, je dois vous mettre à la porte. Ce fut un plaisir, Commissaire de la Cigogne. Go home !
Le Comte sort suivi du commissaire verre en main…
Un nuage de fumée envahit les lieux…
FIN DU PROLOGUE
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ACTE 1 / SCENE 1
MAMOUZELLE / SYLVESTRE / AUGUSTIN / LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS, DJ MAX’AIME
Le nuage de fumée se dissipe…
Au siècle dernier…
A présent, l’action se déroule au siècle dernier à l’Auberge de la Licorne, située à l’écart du village de Maison-du-Bois-Doré toujours en Languedoc Roussillon (Midi de la France)
DJ Max’Aime est toujours placé près d’une cheminée au commande de sa table de mixage music…
SYLVESTRE, entre en chantant, un parapluie a la main
“I’m singing in the rain... just singing in the rain, what a glory high sphere ... I’m happy again ! « Salut la compagnie ! C’est l’heure de ma tournée matinale !
Sylvestre s’assoit au bar…
MAMOUZELLE, sort de la cuisine
Je ne vous attendais plus, Monsieur Sylvestre !
SYLVESTRE
Qu’attendez-vous pour me servir un verre de « Champinelle », ma petite dame ?
MAMOUZELLE, se place derrière le bar et lui sert un café
Pour monsieur le facteur, ce sera un café et rien qu’un café !
SYLVESTRE
Vous vous moquez de moi ou quoi ?
MAMOUZELLE
Un facteur ne doit jamais distribuer son courrier en état d’ébriété !
SYLVESTRE
Je me demande si je dois vous remettre le courrier !?
MAMOUZELLE
Dépêchez-vous de me le remettre, on ne va pas y passer la journée !
SYLVESTRE, fouille dans sa sacoche
Voyons voir dans la hotte du père Sylvestre s’il y a une lettre pour la belle dame de l’Auberge… (Puis il sort une lettre de la sacoche) Ah ! je
crois bien que j’en tiens une !?
MAMOUZELLE, lui arrache la lettre des mains
Tiens, une lettre qui nous vient de Florence ! (Elle ouvre l’enveloppe, intriguée par le contenu du message) Comment ? Mais il n’est pas aux
Antilles, celui-la ! (Elle continue de lire) Que raconte-t-il ?
SYLVESTRE
Un problème, Mamouzelle ?
MAMOUZELLE
Non, rien... rien de grave.
AUGUSTIN, sort de la cave à ce moment-là, une caisse de vin sous le bras; Mamouzelle lui tend l’enveloppe contenant le message
Ce n’est qu’une histoire de courgettes, Sylvestre ! Heureusement pour nous, j’ai tout prévu ! (Il présente une bouteille de Champinelle à Sylvestre) Voyez-vous cela, compère : du « Champinelle » ! Voilà près d’une semaine que je fais des tests de dégustation, son bouquet est onctueux au palais, et le voici fin prêt à être servi ! Je suis certain qu’il accompagnera très bien ... que dis-je ... à merveille, la recette de Mamouzelle, tout au long du Printemps ! Vous en dégusterez bien un petit peu, Facteur ? Il est très léger, vous allez l’apprécier !
Augustin sert un verre à Sylvestre, puis prend le courrier des mains de Mamouzelle, lit le contenu, puis le dépose sur le comptoir. Mamouzelle
rentre dans la cuisine.
FIN DE LA SCENE 1
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ACTE 1 / SCENE 2
MAMOUZELLE / SYLVESTRE / AUGUSTIN / LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS, DJ MAX’AIME
SYLVESTRE, déguste son verre
Quel goût ! Quel arôme !
AUGUSTIN
Eh bien, Sylvestre, qu’avez-vous de beau à nous raconter, aujourd’hui ?
Les nouvelles sont fraîches ?
SYLVESTRE
Vous n’êtes pas au courant de la nouvelle affaire qui fait l’effet d’une bombe dans le voisinage, ces jours-ci ?
AUGUSTIN
Non, mais je vais le savoir.
SYLVESTRE
Eh bien, figurez-vous que Monsieur Roberto est recherché par le Commissaire de la Cigogne. Notre héros est accusé du vol des titres de propriété Viticole de Monsieur le Comte. Si vous apprenez quoi que ce soit sur son compte, il serait bon d’en aviser le commissaire. Sur ce, je vous quitte ! Une dernière chose ... ne dites surtout pas à Monsieur le Comte de la Bouche-En-Bié que c’est moi qui vous ai mis au courant !
LE COMTE, fait subitement son entrée, vêtu d’un peignoir et tient une canne en main
De la Bouche-En-Biais, Sylvestre ! De la Bouche-En-Biais, Biais, Biais, Biais ! Combien de fois faudra-t-il vous le dire ? Ce n’est pourtant pas
si difficile à prononcer ! (Il lui tire l’oreille)
SYLVESTRE
La vie est belle, monsieur le Comte ?
LE COMTE
Monsieur Sylvestre ne sait donc toujours pas tenir sa langue ! (Puis il lui met un coup de pieds aux fesses) Foutez-moi le camp d’ici
immédiatement, espèce d’idiot !
SYLVESTRE, sort
Goodbye, Monsieur le Comte ! (prononcé « goodbi » par Sylvestre)
AUGUSTIN, remet une bouteille de Champinelle au Comte
Tenez, Monsieur le Comte, voici un bon remontant, le nouveau cru qui vient de votre propriété viticole. Nous allons pouvoir enfin partager d’intenses émotions, vous et moi, pour le grand jour qui s’annonce. Les oiseaux chantent déjà cet évènement.
AUGUSTIN, toujours
N’entendez-vous point les fleurs épanouies ouvrir leur corolle multicolore, et ce soleil s’en réjouir, versant un flot immaculé, inondant
tous les champs de votre propriété… ?
LE COMTE, repousse la bouteille
Me faire cela, à moi, Christophe Rodolphe Charles Henri René Christian
Bernard de la Bouche-en-Biais, Comte de Maison-Du-Bois Doré !
FIN DE LA SCENE 2
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ACTE 1 / SCENE 3
MAMOUZELLE / SYLVESTRE / AUGUSTIN / LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS, DJ MAX’AIME
AUGUSTIN
Quelle mine faites-vous donc là ? Que diable ! N’êtes-vous point réjoui du fruit de vos vendanges ? N’êtes-vous point transporté par cette douceur printanière, par cette qualité de vigne qui, tel l’Angélus glorieux, sonnant aux oreilles l’union parfaite, chuchote à vos lèvres un hymen tant parfumé qu’intense ?
LE COMTE
Rendez-vous compte, Augustin, rendez-vous compte ! Monsieur Roberto m’a volé mes titres de propriété viticole. Le gredin ! Si je
l’attrape, il va voir de quel bois je me chauffe !
AUGUSTIN
Vous ne pouvez pas dire une chose pareille ! Monsieur Roberto est votre plus fidèle ami !
LE COMTE
Mon plus fidèle ami ! Vous plaisantez ou quoi ? Je suis sûr qu’il est de mèche avec le Commissaire De la Cigogne. Ce dernier cherche depuis longtemps à posséder ce document dans le seul but de le falsifier et ainsi prouver que c’est un faux, et je soupçonne qu’il s’est servi de Roberto pour arriver à ses fins, pour me ruiner !
AUGUSTIN
Qui sait, peut-être s’agit-il d’un malentendu ?
LE COMTE
Un malentendu qui risque de me coûter ma propriété, mon seul et unique bien à ce jour...je n’aurai plus qu’à vendre des courgettes au marché ! Vous m’imaginez, moi, vendre des courgettes au marché pour subvenir à mes besoins !?
AUGUSTIN
Il vous faut prendre un petit remontant, monsieur le Comte, ainsi tout s’éclaircira dans votre esprit ! (Il lui remet la bouteille) Bonne chance! (Puis il rentre dans la cave)
LE COMTE
Vous avez raison, Augustin, rien ne vaut une bonne bouteille de Champinelle ! (Il s’agenouille et contemple la bouteille)Je jure de ne pas
te laisser entre les mains de ces voleurs !
MAMOUZELLE, sort de la cuisine avec une assiette
Tout va s’arranger, Monsieur le Comte, Roberto sera bientôt de retour parmi nous !
LE COMTE, chancelle
Ne me parlez plus de cet individu ! Ah ! Je me sens défaillir !
MAMOUZELLE
Il vous faut reprendre des forces, Monsieur le Comte ! (Elle retourne à la cuisine)
LE COMTE, se roule à terre
Mon esprit est en carafe ! Ah ! Ah ! Ah ! Nom d’une pipe ! Que vais-je devenir, sans ma propriété, moi, Christophe Rodolphe David Charles Henri René Christian Bernard de la Bouche-En-Biaïs, Comte de maison Du-Bois Doré ? Ah ! Ah !
MAMOUZELLE, revient avec un plat sur lequel est disposé une énorme courgette
Tenez ! Voici la spécialité de la maison : « de la bonne soupe de poireaux à la sauce de courgette » ! Vous allez vous régaler !
Mamouzelle retourne dans la cuisine…
LE COMTE, prend la courgette dans ses mains
Oh, mon dieu ! Me voic réduit à vendre des courgettes au marché !
Oh, mon dieu ! Vaut mieux que j’aille prendre l’air !
Le Comte sort…
FIN DE LA SCENE 3
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ACTE 1 / SCENE 4
LE COMMISSAIRE DE LA CIGOGNE, MAMOUZELLE, JULIETTE
Quelques instants plus tard…
L’action se déroule toujours au siècle dernier à l’auberge de la Licorne…
LE COMMISSAIRE DE LA CIGOGNE, entre dans l’auberge, aperçoit une bouteille de Champibelle sur le bar, s’en saisit et l’examine
Tiens ! Tiens ! Une pièce à conviction.
MAMOUZELLE, sort de la chambre
Monsieur, bonjour ! Vous désirez prendre un petit verre de Champinelle... (Elle lui apporte un verre) Tiens ? Il me semble vous avoir déjà vu !?
LE COMMISSAIRE DE LA CIGOGNE
Je suis le Commissaire De la Cigogne. J’ai plusieurs questions à vous poser : dites-moi, vous faites le service à l’Auberge depuis longtemps ?
MAMOUZELLE
Depuis assez longtemps, oui.
LE COMMISSAIRE DE LA CIGOGNE
Et vous comptez rester ici encore longtemps ? Dans ce cas, vous avez tout intérêt à bien répondre à mes questions !
MAMOUZELLE
Je suis à votre entière disposition, Monsieur le Commissaire !
LE COMMISSAIRE DE LA CIGOGNE
Pouvez-vous me dire à qui appartient la voiture bleue sur le parking en face ?
MAMOUZELLE
Et bien…
LE COMMISSAIRE DE LA CIGOGNE
A Monsieur Roberto… c’est cela même, n’est-ce pas ?
MAMOUZELLE
Il se trouve que ce dernier a laissé son auto sur le parking à cause d’une panne de moteur…
LE COMMISSAIRE DE LA CIGOGNE
Et il s’en est allé où ?
MAMOUZELLE
Je ne puis vous le dire, pour la bonne et simple raison que Monsieur Roberto ne nous signale jamais la destination de ses voyages… il préfère nous en faire la surprise. Maintenant, si vous me le permettez, commissaire… je dois aller vérifier si le repas de ce soir mijote. (Elle
rentre dans la cuisine)
LE COMMISSAIRE DE LA CIGOGNE
Ramenez-moi sur le retour une bonne bouteille de votre cru, M’dame Champinelle ! (A lui-même) Mon petit doigt me dit que je suis tout près
du but.
FIN DE LA SCENE 4
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ACTE 1 / SCENE 5
LE COMMISSAIRE DE LA CIGOGNE, MAMOUZELLE, JULIETTE
MAMOUZELLE, fait son retour, tenant par le bras Juliette
Commissaire, je vous présente ma cousine Juliette ! Elle nous donne un coup de main de temps à autre, et notamment dans les périodes de fêtes. Mon mari et moi sommes débordés, ces jours-ci, et sommes ravis de l’avoir avec nous ! C’est elle qui fera le service en mon absence. A
plus tard !
JULIETTE, fait une révérence au Commissaire
Monsieur le Commissaire désire quelque chose ? Je suis à son entière disposition !
LE COMMISSAIRE DE LA CIGOGNE, lui fait le baisemain
Ravi de faire votre connaissance, mademoiselle ! Vous êtes si ravissante ! Comment est-ce déjà votre joli prénom ?
JULIETTE
Juliette, monsieur le Commissaire ! Ooooooh, vous êtes si flatteur !
LE COMMISSAIRE DE LA CIGOGNE
Oh, que vous avez de grosses mains, Mademoiselle Juliette !
JULIETTE
C’est pour mieux travailler la sculpture, Commissaire.
LE COMMISSAIRE DE LA CIGOGNE
Oh, que vous avez de grands bras bien musclés, Mademoiselle Juliette!
JULIETTE
C’est pour mieux nager, Commissaire !
LE COMMISSAIRE DE LA CIGOGNE
Oh, que vous avez de grands pieds, Juliette !
JULIETTE
C’est pour bien pratiquer la randonnée pédestre, commissaire ! Figurez-vous que nous sommes tous de très grands marcheurs dans la famille.
LE COMMISSAIRE DE LA CIGOGNE
C’est tout de même incroyable !
JULIETTE, sous les traits de Juliette
Traitez-moi de garçon manqué, tant que vous y êtes ! Vous savez, on a tellement voulu me complexer avec ça ! Et moi qui voulais faire comme toutes les filles de ma génération, à savoir, posséder le même corps qu’Apollon !
LE COMTE, surgit, bouteille en main
Venez jouer, venez gagner ! Qui n’a pas gagné va gagner ! Ce soir, nous vous proposons des poireaux à la sauce de courgettes ! Oui ! A la sauce de courgettes ! Ahahahahaaaaaa ! Le tout, arrosé de Champ... de Champinelle !
Le Commissaire De La Cigogne s’assoit sur une chaise ; Juliette se saisit d’un balai ensuite…
FIN DE LA SCENE 5
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ACTE 1 / SCENE 6
LE COMMISSAIRE DE LA CIGOGNE, MAMOUZELLE, JULIETTE
LE COMTE, aperçoit Juliette qui balaie
Et avec en prime une jolie princesse ! Faites vos jeux, rien ne va plus ! (Le Comte s’agenouille devant Juliette et se saisit de son balai) A qui ai-je l’honneur ? Je ne crois pas vous connaître !?
JULIETTE
En effet, je ne fais que de rares apparitions à l’Auberge de la Licorne. Je suis Juliette, la cousine de Mamouzelle !
LE COMTE, lui fait le baisemain
Je me disais bien que votre visage ne m’était point inconnu ! Vous me rappelez d’ailleurs une courgette que j’ai hâte d’éplucher et de couper
en rondelle !
JULIETTE
Vous allez certainement apprécier notre bonne soupe de poireaux à la sauce de courgettes, mon joli coeur !
Le comte lui sert la main avec insistance…
JULIETTE, pousse un cri de douleur
Aïe ! Vous me faites mal, monsieur le Comte et « j’en passe » !
LE COMTE, se prend la tête entre les mains
Ah ! Ah ! Ah ! Vendre des courgettes au marché ! Ahahahahaaaaaa ! Cependant, il reste encore vous, Princesse... je n’aurai pas tout perdu dans cette histoire. (Il la retient par la jambe) Vous verrez, nous passerons de bons moments ensemble tous les deux ! Je m’occuperai de tout, vous n’aurez qu’à claquer du doigt, et je me plierai en quatre pour vos moindres exigences !
JULIETTE
Voyons, Christophe Rodolphe et j’en passe, ce comportement n’est digne d’un gentleman !
LE COMTE, agenouillé
Je vous en prie, Juliette, laissez-vous faire ! Ne soyez point farouche ! Nous pourrions vivre ensemble des moments exaltants ... je ferai de vous une princesse, je vous emmènerai en voyage vers les plus beaux pays du monde ! Je vous donnerai tous les bateaux, tous les oiseaux, tous les soleils ! La vie serait si merveilleuse pour vous et moi ! Mon château t’appartient déjà, ma belle hirondelle !
JULIETTE
Lâchez-moi, voyons !
Juliette se libère du Comte et tourne autour du bar, le Comte à ses Trousses
FIN DE LA SCENE 6
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ACTE 1 / SCENE 7
LE COMMISSAIRE DE LA CIGOGNE, MAMOUZELLE, JULIETTE
Juliette se dirige vers le Commissaire et se pend à son cou
LE COMTE, nez à nez avec le Commissaire
Vous ici, Commissaire De la Cigogne !? Avec en plus de cela, une courgette dans vos bras ! Son odeur vous a attiré jusqu’ici, visiblement.
LE COMMISSAIRE DE LA CIGOGNE
Christophe Rodolphe Charles Henri et j’en passe, Comte de la Bouche-En-Biais, Biais, Biais, Biais, qui donne toujours dans le romanesque !
Vous avez l’air de sortir d’un tonneau de fermentation.
LE COMTE
Il faut demander cela à M’dame Champinelle, c’est elle qui détient la potion magique qui vous intéresse tant, que vous avez fini d’ailleurs par
me voler ! Cela ne se passera pas ainsi, je vous l’assure !
LE COMMISSAIRE DE LA CIGOGNE
Que racontez-vous là ? Tout le monde sait bien que c’est monsieur
Roberto qui vous a pris les documents...
LE COMTE
Et que vous êtes son complice…quoiqu’il en soit, je ne vous laisserai pas tout me prendre ... je conserve Juliette ! (Il prend Juliette par un
Bras)
LE COMMISSAIRE DE LA CIGOGNE, retient Juliette par l’autre bras
Juliette m’appartient, Monsieur le Comte ! Je vous ordonne de la lâcher !
LE COMTE
Vous n’obtiendrez pas tout, Commissaire.
LE COMMISSAIRE DE LA CIGOGNE
J’emploierai la force s’il le faut…
LE COMTE
Avec les armes que vous voudrez. Je suis votre homme !
LE COMMISSAIRE DE LA CIGOGNE, menace le Comte avec un magnum
Lâchez ma Juliette ! Sans quoi je vous coffre.
LE COMTE, bondit sur le Commissaire pour l’étrangler
Ne faites point l’ignorant. Vous allez me rendre ce qui m’est dû, sans quoi...
LE COMMISSAIRE DE LA CIGOGNE, le menace avec son arme
Je vous conseille de vous ranger dans mon camp et de rester lucide, m’avez-vous compris ? Ce sera la seule manière pour vous de récupérer vos titres de propriété. Je suis là pour vous aider à appréhender Roberto. C’est entendu ? Allez vous coucher ! C’est un ordre !... sinon
le « Zoo » ! (Il sort)
Juliette retourne à la cuisine.
FIN DE LA SCENE 7
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ACTE 1 / SCENE 8
SYLVESTRE, JULIETTE, LE COMMISSAIRE DE LA CIGOGNE
Quelques instants plus tard…
L’action se déroule toujours au siècle dernier à l’auberge de la Licorne…
SYLVESTRE, entre en chantant
« Hello, le soleil brille, brille, brille ! Hello, le soleil brille, brille, brille... » Salut la Compagnie ! J’ai un courrier urgent pour monsieur Roberto !
JULIETTE, sort de la chambre
Voila, voila, je suis là ! Un peu de patience, Monseigneur. Vous désirez sans doute déguster notre Champinelle ?
SYLVESTRE
Volontiers, ma grande ! Tiens, mais d’où sort-elle cette grande courgette ?
JULIETTE
Vous dites qu’il y a un courrier important pour monsieur Roberto ?
SYLVESTRE
J’ai dit urgent !
JULIETTE
Monsieur Roberto est absent actuellement, alors si vous voulez bien me remettre ce courrier, je le lui remettra en main propre, dès son retour.
SYLVESTRE
Mais d’abord, qui êtes-vous bergère ? Je ne crois pas vous connaître !?
JULIETTE
Je suis Juliette, la cousine de M’dame Champinelle, Sylvestre !
SYLVESTRE
Vous connaissez mon prénom ?
JULIETTE
On ne cesse de me parler de vous dans le voisinage. Maintenant, voulez-vous bien me remettre le courrier !
LE COMMISSAIRE, fait son entrée et donne un coup de sifflet
Vous permettez que j’y jette un coup d’oeil, Monsieur Sylvestre ?
Juliette retourne dans la chambre
SYLVESTRE
Ca, par exemple ! Ne me dites pas que c’est vous, Commissaire De la Cigogne ?
LE COMMISSAIRE DE LA CIGOGNE
Vous avez tout intérêt à me remettre ce courrier, Facteur !
SYLVESTRE
Ce courrier est adressé à monsieur Roberto en personne !
LE COMMISSAIRE DE LA CIGOGNE
Savez-vous que la peine à encourir pour complicité avec monsieur Roberto peut être très lourde ?
SYLVESTRE
Mais monsieur le Commissaire... je fais là mon métier, je distribue le courrier. Vous n’allez tout de même pas m’accuser de complicité,
Commissaire ?
LE COMMISSAIRE DE LA CIGOGNE
A une seule condition, que vous vous rangiez du coté des forces de l’ordre, et que vous vous rendiez disponible au cours des heures à
complicité est de dix ans, sans compter les sursis !
SYLVESTRE, remet la lettre au Commissaire
Dans ce cas, je suis à vos ordres, Commissaire !
LE COMMISSAIRE DE LA CIGOGNE, met la lettre dans sa poche
Maintenant, vous allez chercher un peu partout dans l’auberge ! Je pense que Roberto est ici même !?
SYLVESTRE
Où cela, Commissaire ? Je ne le vois pas.
LE COMMISSAIRE DE LA CIGOGNE
Nous devons agir, c’est un ordre, Facteur !
SYLVESTRE
Je ne peux pas mettre en doute ce qu’affirme la police ! (Il rentre dans la chambre)
LE COMMISSAIRE DE LA CIGOGNE
Quoiqu’il arrive, la police vous couvrira. (Il rentre dans la cuisine)
FIN DE LA SCENE 8
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EPILOGUE
SYLVESTRE, LE COMTE
LE COMTE, entre, bouquet de fleur en main
Oui Juliette ! Oui Juliette ! Je le veux plus que vous et vous assure fidélité et sagesse jusqu’au bout; je veux que notre vie s’accommode avec un nid d’amour dans lequel nous pourrons voler si haut, que d’en haut et de tout là-haut nous pourrons jouir ensemble de l’Univers tout
entier !
SYLVESTRE, surgit
Bonsoir, monsieur le Comte ! Vous semblez rayonnant de bonheur aujourd’hui ! ? Vos affaires s’arrangeraient-elles ?
LE COMTE
Et pour cause, je vais être Seigneur !
SYLVESTRE
Eh bien, Monseigneur, pour fêter dignement l’événement, je vous propose de trinquer !
LE COMTE
Désolé, Facteur, mais voyez-vous, l’Amour n’attend pas ! Il me faut trouver Juliette !
SYLVESTRE
Je vois que la petite vous a aussi tapé dans l’oeil !
LE COMTE
Qu’entendez-vous par là, facteur ?
SYLVESTRE
Allez, entre homme, on peut tout se dire : « C’est une belle pièce ! »
LE COMTE
N’y touchez pas, Facteur, elle m’appartient !
SYLVESTRE
Cause toujours, Monseigneur !
LE COMTE
Que je ne vous vois pas l’approcher ; sinon, le ZOO !
SYLVESTRE
Tiens ! On me l’a déjà faite cette blague.
LE COMTE
Vous m’avez bien compris ? Au revoir monsieur ! Juliette ! Juliette !
Le Comte rentre dans la chambre; Sylvestre prend la sortie, bouteille en Main
Un nuage de fumée envahit les lieux ensuite…
FIN DE L’EPILOGUE
FIN DU SEPTIEME EPISODE